La geste des Lorrains

Publié le par Anna K.

Une chanson de geste est un récit en vers déclamé par des trouvères, troubadours, conteurs... Il relate des épopées légendaires héroïques et met en scène les exploits guerriers de rois ou de chevaliers, remontant aux siècles antérieurs : la chanson de Roland en est un exemple parfait.

Environ 80 chansons de geste nous sont parvenues. Les principales sont groupées en cycles :

  • Le cycle du Roi, relatif à Charlemagne, dans laquelle le souverain est présenté sous les traits du sage vieillard à la barbe fleurie, entouré d'une cour imaginaire,
  • le cycle de Guillaume d'Orange, ennemi des Sarrasins et défenseur du roi Louis le Pieux,
  • le cycle de Doon de Mayence dit aussi Geste des Traîtres.

A ces trois grandes gestes s'ajoutent la chanson de Raoul de Cambrai et la Geste des Lorrains.

La Geste des Lorrains est un cycle de cinq chansons de geste anonymes datant des XIIème et XIIIème siècles. Rédigées en lorrain roman, elles totalisent environ soixante mille vers.

Le cycle est composé de:

  • Hervis de Metz : début du XIIIe siècle
  • Garin le Lorrain : XIIe siècle siècle
  • Gerbert de Metz : Fin XIIe siècle. début XIIIe siècle
  • Anséïs de Metz : Fin XIIe siècle. début XIIIe siècle
  • Yon ou la Venjance Fromondin : XIIIe siècle version courte de Anséïs de Metz

La geste des Lorrains nous conte l'histoire d'Hervis, duc de Lorraine, puis celle de ses fils : Garin et son frère Bégon.

Les deux frères, ducs de Lorraine et de de Bourgogne, aident à l'affermissement de l'autorité royale en France, en Normandie, Poitou et Lyonnais. Ils luttent contre les Bordelais, les Allemands et les Hollandais. Le récit s'inspire de la guerre de succession de 1180-1186 entre Philippe d'Alsace et Philippe II de France pour le contrôle du Vermandois. Bégon meurt lors d'une partie de chasse, Garin dans un guet-apens.

L'épopée se poursuit avec Gerbert fils de Garin puis Anséïs fils de Garin.


Extrait de La mort de Garin le Loherain

"Le Loherain Garin s'en va vers la chapelle que fit l'ermite ; il marche l'épée tirée, l'écu mis en avant, tout à pied, défendant son parti. Le duc entre en courant dans le moutier, il va offrir son écu sur l'autel et réclame l'assistance de dieu qui ne mentit jamais : " J'ai péché envers vous , Seigneur, cela me cause du chagrin ; de même que vous pardonnâtes vraiment à Longin le coup mortel dont il vous a frappé, de même gardez-moi de mort et péril. Si je l'avais pu, je serais allé vous servir en juste croisade contre les Sarrazins ". Mais voici là-dessus l'évêque Lancelin, avec lui Guillaume l'Orgueilleux, de Monclin, le comte Fromont et son fils Fromondin. Ils font remplir le moutier des gens de leur parage. Le comte Guillaume frappe son compère, lui donne un grand coup de l'épieu poitevin, dont il lui enfonce tout le fer dans le corps, il lui brise deux des côtes du milieu, tellement le coup fut violent ; Garin tombe à terre. Le Loherain s'est relevé sur ses pieds et tire l'épée dès qu'il a senti la mort, il frappe de terribles et merveilleux coups ; que de blessés, que de tués ! Le baron en a mis à mal plus de quatorze. Enfin l'évêque Lancelin le frappe, ainsi que le vieux Fromont et son fils Fromondin ; ils ont fait mourir le duc, que Dieu lui fasse merci ! Garin gît parmi ceux qu'il a tués comme un chêne au milieu de petits arbres..." Geste des Lorrains
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H
je ne connaissais pas
Répondre
A
<br /> Moi non plus avant de faire des recherches :)<br /> <br /> <br />